Friday, May 26, 2006

Éditorial Cf, avril 2004: moi, ma Mini-Cooper et mon Évolution

Il y a une place où apprendre à pratiquer la démocratie. La semaine dernière, les étudiants de Concordia terminaient le cours « émocratie 201» sur le campus. Les résultats sont déplorables.

L’équipe Évolution, (ré)élue le jeudi 25 mars par un peu plus de 50 % des votes exprimés, n’est certainement pas composée de p’tits yâbles, comme disait ma grand-mère. Je connais personnellement la sincérité et l’ouverture d’esprit de certains des membres qui occuperont maintenant les bureaux du 6ième étage du pavillon Hall et dont le Concordia français a bénéficié. Et puis il n’est pas faux de dire, comme l’affirmait un courriel de Hillel qui a circulé avant les élections, que l’équipe Évolution « a fait un travail positif cette année ».

Pourtant la semaine dernière, je n’ai pas voté pour l’équipe, qui n’a probablement pas lu Darwin. Ma raison? Leur campagne électorale. Certains disent qu’elle était révoltante, dégoûtante, voire carrément illégale. Ce n’est pas les mots que j’utiliserais, parce que les gens qui ont mené cette campagne l’ont « menée du haut de leur sincérité. C’est ça qui est profondément déplorable.

Ces gens sont convaincus qu’utiliser des méthodes de primates pour installer des affiches électorales, c’est correct. That’s the way things are done. (D’ailleurs, Brent, un de tes primate a pété un présentoir du Concordia français, niveau mezzanine, en posant l’une de tes affiches – beau travail pour avoir l’air cool sur ta photo, en passant – j’envoie la facture à ton équipe ou aux Stingers?).

Ces gens sont convaincus que mettre leur posters léchés tout le tour d’un p’tit char cool, stationné juste en face de l’école comme des vendeurs de coussins le font souvent, c’est le bout de la marde en manière de promo.

Ces gens-là mettent en tête de leurs promesses électorales une négociation avec la ville pour obtenir des espaces de parking avec parcomètres qui vont jusqu’à 4 heures! On a beau être « modérés », mais sacrament! Pas besoin de jeter tout l’idéalisme avec l’eau du bain! Suivent ensuite, comme alléchantes promesses, la diffusion accrue de films, etc. Une poignée de bonbons avec ça? Mais ils sont quand même corrects avec Dame Nature : ils invitaient encore une fois cette année à récupérer leur flyers verts. Maman les aimerait tellement.
Ces gens-là sont convaincus que pour triompher, c’est correct de mettre certains principes de côté dans l’immédiat d’une campagne électorale. Je ne dirai même pas qu’ils ont essayé de séduire un électorat infantile par des techniques malhonnêtes directement tirées du cours « marketing pour toaster », car dans le fond, ils utilisent des techniques qui les convaincraient eux-même. Ils ont été eux-même. Pas malins, juste petits.

Moi, j’ai trouvé ça déplorable et décevant. Une majorité d’étudiants n’a pas pensé comme moi. Ils étaient probablement trop occupés pour penser, de toute façon : c’est si dur de trouver du parking pour sa Mini-Cooper autour de Concordia, ces jours-ci. Qui peut se permettre de penser?

En passant, est-ce que quelqu’un peut dire à l’association des diplômés de mettre son fric ailleurs? Des annonces dans tous les grands quotidiens montréalais, dans (presque) tous les journaux étudiants du campus, des envois postaux massifs et des affiches géantes, tout ça pour nous rappeler de voter aux élections générales du CSU… En plus d’être paternaliste (regardez, je ne suis pas encore diplômé mais je sais que je dois aller voter, ok?) et de soulever des questions quant à leur motivation réelle, ça fait franchement mal au cœur quand on pense à tout l’argent qui est investi dans cet exercice stérile de leur part. Et puis on est capable de se rendre compte que c’est l’administration qui est derrière eux. Bande de marionnettes! Vous pouvez pas payez le parcomètre de ma Mini-Cooper à la place?

Merci!
C’est une année scolaire extraordinaire qui s’achève pour le Concordia français : vous nous avez fait le privilège de nous accorder une sécurité financière et le journal a continué à s’améliorer et à s’encrer plus profondément sur le campus. Un nombre croissant d’entre vous collabore aux différentes étapes dans le processus de production du journal, qui est dorénavant plus gros (20 pages, sans publicité! Pas même celle de l’association des diplômés!). Nous comptons parmi nos collaborateurs et collaboratrices des francophones et francophiles de tous horizons et originaires de partout à travers le monde, ce qui me permet d’affirmer que le Concordia français est le journal sur lequel le soleil ne se couche jamais. Pour plusieurs d’entre nous, donc, la maison nous rappelle pour l’été. La prochaine édition du journal est prévue pour le début de septembre. N’hésitez pas à nous écrire si vous voulez en faire partie! Date de tombée? 1er août.

Erratum
Dans le dernier numéro du journal, l’édition Mars 2004, l’article « tes-vous un Suroît sur deux pattes? » a été erronément attribué à Amélie Baillargeon. Toutes nos excuses à celle qui en est la véritable auteure, Claudie Laberge.